Résumé recherche PIRVE

Développement Durable et espace-temps des pratiques dans le périurbain en Languedoc-Roussillon

Projet PIRVE - 2045/12. Durée 18 mois
ART DEV - Acteurs, ressources et territoires dans le développement (ex Mutations des territoires),
FRE 3027 du CNRS

Responsabilité scientifique :
Catherine BERNIE-BOISSARD, Maître de conférences HDR, ART DEV, Université Montpellier 3, Rte de Mende 34 199 Montpellier Cedex 5 tel : +33 (0)4 67 14 24 43 - Catherine.bernie-boissard@wanadoo.fr
Principaux membres de l'équipe scientifique :
Géographie : Dominique CHEVALIER, MCF- LISST - Cieu UMR 5193, Toulouse.
Economie : Sophie BOUJU, Economie sociale, Université de Nîmes.
Droit public : Emmanuel ROUX, MCF, Centre de Recherches Administratives, Aix-Marseille III (CNRS-GDR 1199).
Sciences de la communication Eric AUZIOL, MCF, UMR 5267 Praxiling, CNRS Université Montpellier 3
Urbanisme et architecture : Anne SISTEL, FU2D, Formes Urbaines et Développement Durable

Objectifs de la recherche. Il s’agit de comprendre les lieux, les temps et les modalités de l’émergence de la notion de durabilité dans le périurbain, à partir de l’exemple languedocien, dans un contexte marqué à la fois par la vulnérabilité de l’environnement et la précarité de la population. En raison de sa situation bioclimatique privilégiée, la région possède un patrimoine naturel varié, mais fragilisé, notamment par les pressions dues à la croissance de la population, à l’intensité et à la saisonnalité des flux touristiques. Au niveau social, l’écart entre la croissance démographique, près de 50% en trente ans, et celle de l’emploi, près de 30%, explique un taux de chômage supérieur à la moyenne française, et l’importance des revenus de transfert dans le revenu des ménages. On a affaire à une croissance forte, portée par l’attraction démographique, accompagnée de chômage sous la pression des flux migratoires.
La recherche vise à contribuer à une meilleure connaissance des enjeux: rapport entre extension des périmètres urbains et consommation d’espaces agricoles ou naturels, refus de la ville dense où se croisent les catégories sociales au profit d’un espace fortement marqué par des signes de distinction, rapports conflictuels entre les exigences de l’urbanisation et les contraintes environnementales, report des coûts de la périurbanisation sur les collectivités locales, poids des infrastructures de transport sur les budgets des ménages et des collectivités territoriales, coûts induits de la dispersion d’un habitat peu dense sur les ressources énergétiques ; il s’agit d’identifier, dans une démarche prospective et à partir de la mise en œuvre d’une démarche de type recherche-action avec les acteurs partenaires (services des collectivités territoriales), les pratiques émergentes et/ou innovantes, susceptibles de promouvoir une meilleure utilisation de l’espace, des ressources matérielles et immatérielles.

Trois terrains sélectionnés : agglomérations de Montpellier et Nîmes, communauté de communes Cévennes Garrigues, pour confronter trois modèles d’habitat périurbain définis comme : lotissement métropolisé (Montpellier), difusé (Nîmes), intégré (Cévennes). A partir d’une méthodologie commune aux trois modèles, les représentations et les pratiques de la durabilité urbaine pour les habitants, gestionnaires, aménageurs seront interrogées, à différentes échelles.
Thématiques
– Maîtrise foncière, gestion de l’espace, habitat. Sommes-nous à l’orée d’une co-fabrication des territoires fondée sur la construction de partenariats, la négociation de projets, l’émergence de nouvelles représentations de l’habitat ? L’analyse testera cette hypothèse et évaluera les marges de manœuvre par rapport au modèle dominant du pavillonnaire.
- Déplacements et mobilité : comment se combinent pratiques et représentations individuelles et collectives. Les modes de déplacement doux (vélo, Pédibus pour les trajets vers l’école), les pratiques alternatives et/ou innovantes seront observées.
- Mutations socio-économiques, accessibilité aux équipements et services : quelle contribution actuelle et à venir des acteurs de l’économie sociale.
- La culture : Comment les politiques culturelles affectent elles les représentations des habitants des territoires périurbains ? Qu’en est-il de la connaissance de l’accès aux réseaux de nouvelles technologies de communication?
Méthodologie
Expérimentation d’une démarche de type recherche-action .
Séminaires acteurs-chercheurs. Validation des hypothèses.
Questionnaires et entretiens sur les trois sites à l’adresse des gestionnaires et des habitants.
Approche pluridisciplinaire (chercheurs en aménagement, urbanisme, économie, droit public, communication, professionnels).
Ouverture site internet : mise en réseau des chercheurs et acteurs.
Restitution des résultats.
Institutions associées :
Ecole nationale d’Architecture de Montpellier-Agglomération, CAUE du Gard, Conseil Général du Gard.

Mots-clé : lotissement , vulnérabilité (de l’environnement), précarité (de la population), représentations de l’habitat, alternatives, prospective.

Colloque PIRVE

- Le 11 et 12 mars s'est tenu le séminaire PIRVE Programme Ville et environnement à Lyon auquel ont assisté Catherine Bernie-Boissard, Dominique Chevalier ainsi que Pascale Bezard. Au cours de ce séminaire national de suivi PIRVE, notre projet a été présenté à l’atelier « Espaces urbains, périurbains et extra-urbains ». Catherine Bernie-Boissard a résumé les points importants soulevés par les débats/discussions de ce séminaire que vous pourrez retrouver ci-dessous:

Les points positifs soulignés:

- L’intérêt d’appréhender le périurbain, dans la mesure où il existe peu de travaux de recherche sur le sujet. L’approche de territoires différenciés. L’inscription dans le cadre des transformations du rapport salarial (précarité en LR).
- L’interrogation sur la capacité des acteurs à s’adapter à l’enjeu de durabilité.
- L’effort d’intercognitivité (partage de savoirs entre chercheurs et acteurs, ici collectivités territoriales) et la mise en évidence du rôle d’interface d’acteurs-chercheurs (ex CAUE). La pluridisciplinarité de l’équipe.

Les limites:

- La recherche de nouvelles pratiques devrait faire apparaître les temporalités de développement des lotissements. Est-ce que ces temporalités renvoient à des catégories de populations différentes ?

Les questions:

- La catégorie « retraités » de l’enquête interroge. Peut-on analyser son hétérogénéité ?
- Cadrage nécessaire de la notion de développement durable. Est-ce que le DD construit de nouveaux contextes ?
- Quelle est la capacité du périurbain à s’adapter au DD ? Comment évolue-t-il sous la pression des acteurs ?
- Existe-t-il une controverse périurbain/durabilité ?
- S’agit-il d’un périurbain choisi ou contraint ?
- Peut-on identifier des populations – et des territoires – fragilisés ?
- Existe-t-il des populations à risque fragilisées par les coûts d’accès à l’énergie par exemple?
- Que peut-on dire du développement de l’économie résidentielle ?

Les propositions:

- Mettre en œuvre des entretiens qualitatifs, auprès des habitants, dans des lotissements différenciés du point de vue de leur construction.
- Le travail « manque de globalité ». Il faudrait travailler sur les processus d’ancrage : étudier par exemple les itinéraires au moment de la décohabitation.
- Est-ce que les études nationales selon lesquelles une majorité des ménages reste dans la même commune sont confirmées ? Est-ce que cela produit de la proximité ?
- Mettre en relation stratégies des ménages et politiques publiques des collectivités (logement social).
- L’aspect économique de l’étude est à conforter.

Les atouts de la recherche :

- Intercognitivité.
- Rôle médiateur des acteurs/chercheurs.
- Les séminaires chercheurs/acteurs des collectivités territoriales sont des lieux de réflexion dégagés des enjeux institutionnels et de pouvoir.
-Lieux de diagnostic partagé dans le cadre d’un projet exploratoire.

Les collaborateurs du projet

- Catherine BERNIE-BOISSARD: Responsable de l'étude "Développement Durable et espace-temps des pratiques dans le périurbain en Languedoc-Roussillon". Maître de conférences en sciences économiques, HDR Aménagement, Université de Nîmes,Laboratoire ART-Dév, CNRS/Université de Montpellier 3.
- Pascale PARAT-BEZARD: Socio-économiste au Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Gard et chargée de cours au Centre Universitaire Vauban à Nîmes.
- Myriam BOUHADDANE: Paysagiste-urbaniste au Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Gard.
- Dominique CHEVALIER: Maître de conférences en géographie,Université de Lyon, Lyon 1, IUFM, LISST‐Cieu Toulouse (UMR 5193).
- Eric AUZIOL: Maître de conférences "Sciences de la communication Arts et médiations culturelles et Sciences de l'éducation ", Laboratoire Praxiling, UMR 5267 CNRS et Université Montpellier 3, Université de Nîmes.
- Cassandre DEWINTRE: Allocataire-monitrice MENRT, Laboratoire ART-Dév,CNRS/Université de Montpellier 3.
- Claire MAGAUD: Doctorante, Laboratoire ART-Dév,CNRS/Université de Montpellier 3.
- Karim KADIR: Doctorant, Laboratoire ART-Dév,CNRS/Université de Montpellier 3.

- Objectif du projet: Analyser les représentations de la durabilité et des conditions d’une émergence de sa prise en compte dans l’espace périurbain en contexte de vulnérabilité et de précarité.
- Terrains d’analyse: Départements du Gard et de l’Hérault avec les communes de St Georges d’Orques, Grabels, Juvignac, Caveirac,Clarensac, Sauve, Saint Hippolyte.